Rony HOTIN, 29 ans, auteur de bibles graphiques et de films d’animation adorant travailler en équipe autour de projets gratifiant !
J’ai toujours aimé dessiner, mais il y a une chose que j’aimais encore plus que dessiner, c’était raconter des histoires. Donc pour moi, le dessin n’a toujours été qu’un moyen parmi d’autres d’assouvir cette passion.
Au lycée, j’ai eu la chance de pouvoir participer au festival de la BD d’Angoulême et au Festival international du film d’animation d’Annecy la même année. Mon coeur a choisi l’animation suite à la dévouverte des travaux de Joanna Quinn et aussi parce que je trouvais qu’il y avait quelque chose de magique à voir ses personnages prendre vie et un rapport au temps qui me plaisait plus qu’en BD. Alors je me suis empressé d’avoir mon BAC L, et je me suis spécialisé aux métiers du cinéma d’animation au Lycée Technique des Arts et Métiers du Luxembourg (en 2 ans), à l’infographie 3D à l’EMCA d’Angoulême (en 1 an), avant de conclure mes années de formation par une entrée directe en 3è année aux Gobelins où j’ai co-réalisé The Lighthouse Keeper qui a d’ailleurs remporté le Prix du meilleur film de fin d’études au Festival d’Annecy en 2010, là où tout a commencé pour moi.
Durant cette année d’études à Gobelins, j’ai reçu une première offre de Disney que j’ai dû décliner par manque de disponibilité. Un an plus tard, je recevais une seconde proposition de la firme pour travailler en tant que créateur de personnages et concepteur de bibles graphiques sur divers projets. L’aventure à leurs côtés a duré quatre ans, quatre années durant lesquelles j’ai parallèlement continué de développer un projet de court-métrage intitulé « Le Vagabond de Saint-marcel » avec lequel j’ai eu la chance de remporter l’appel à projet des Audi Talent Award à Cannes en 2012. J’ai rassemblé un groupe de généreux et talentueux amis pour m’aider à réaliser ce petit film à Valence. Ce dernier rencontra un franc succès en festival et remporta de nombreux prix à l’international tels que le Grand Prix à Toronto par exemple.
L’accouchement de ce film constitua un réel tremplin professionnel pour moi. Depuis, je donne des petites conférences sur mon parcours dans les écoles, je reçois de nombreuses sollicitations d’un peu partout pour réaliser des long-métrages ou intervenir sur des productions en tant qu’auteur de bible graphique ou storyboarder. C’est ainsi que j’ai d’ailleurs pu travailler sur le long-métrage d’animation « Le Petit Prince » réalisé par Mark Osborne, puis sur le long-métrage d’animation « Sahara » de Pierre Corré.
Aujourd’hui, j’enseigne le storyboard aux Ateliers de Sèvres à Paris tout en faisant mes premiers pas dans le monde de l’édition ! Et oui… je réalise actuellement ma première BD chez Casterman Editions. Une jolie petite histoire intitulée « Momo » et écrite par Jonathan Garnier en attendant que mes autres projets d’animation se concrétisent. Comme quoi il ne faut jamais dire jamais.
Je n’ai pas une grande culture du monde de la bande-dessinée, mais je sais que je n’aurai jamais été la même personne aujourd’hui si je n’avais pas rencontré JP Kalonji il y a 12 ans et découvert Massimiliano Frazzeto, Kim jung gi, Blutch… Côté classique, je suis un grand fan de Toulouse Lautrec, Gustav Klimt, Norman Rockwell. En animation : Joanna Quinn encore une fois, Cordell Barker, Michael Dudok de Wit, Hayao Miyazaki, Mamoru Hosoda, Bill Plympton… Mais j’ai aussi d’autres références qui s’expriment dans d’autres formats tels que Bob Fossé par exemple. Je suis accroc à ses chorégraphies.
Je croque énormément mais dés qu’il s’agit de passer à la couleur je préfère le numérique. Alors oui, en studio ou en atelier je bosse sous photoshop et quand il s’agit de faire des films, idem, j’oublie le papier, j’anime, colorise et réalise sous TVPaint Animation, un soft français développé par une équipe d’une générosité sans fin. Quand j’ai dit plus haut que je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui si je n’avais pas rencontrer tel ou tel artiste plus jeune, j’aurai pu ajouter Hervé Adam, auteur du logiciel TVPaint et toute son équipe. Car avant d’entrer en stage chez eux à 19 ans, je ne me voyais que faire de l’animation plus tard, être un simple exécutant se satisfaisant de donner vie à des personnages sur les productions d’autrui mais au cour de ce stage et grâce aux encouragements de l’équipe qui me poussait à animer tout ce qui me passait par la tête et sans aucune retenue, je me suis révélé en tant qu’auteur.
Côté méthode de travail, que ce soit en illustration ou en animation, je procède de la même manière. Je commence toujours par un rough tellement brouillon qu’il ressemble en général à une tâche abstraite que je suis le seul à comprendre. Puis en changeant d’outils ou de taille de mine je viens sculpter mon dessin en précisant les détails. J’applique cette méthode quand il me faut être rigoureux, organisé, comme dans le cadre du travail par exemple mais quand j’ai envie de me faire plaisir, je zappe complètement la première étape et dessine sans travail de construction préalable, me concentrant plus sur l’esthétique qui se dégage des formes plutôt que sur la cohérence de mon dessin. En général, il en sort des choses plutôt spontanées que j’aime beaucoup. Mais bon, il ne s’agit que de ma méthode, et il suffit de regarder dessiner Kim jung gi pour que je l’a remette entièrement en question à chaque fois donc bon…
Je pense que oui. Tout d’abord, je m’assure que le lecteur/spectateur ressente une réelle empathie pour les personnages que je dessine. Sinon je sais que j’aime faire preuve d’un minimum de technique par générosité et par respect pour le public. J’ai autant été autodidacte en dessin qu’en animation avant de rentrer dans des écoles de spécialisation, donc la technique ou la méthode de travail, je les ai eu très tardivement ce qui ne m’a pas empéché de m’exprimer par le dessin et l’animation bien avant, et de trouver un public appréciant les performances instinctives et spontanées. Aujourd’hui tout en cherchant à assimiler toujours plus de technique, je m’assure de rester fidéle à celui que j’ai été avant de me spécialiser, j’essaie encore de produire des choses avec les tripes, de plaire autant au public sensible à la technique qu’à celui qui l’a remet en question, et cela par respect pour lui, car au fond, c’est ce public divers et complexe qui me fait vivre.
Alors j’en ai beaucoup de bien lancés mais le problème c’est que je ne peux pas en dire beaucoup car j’ai signé des clauses de confidentialités mais pour résumer, cette année je confectionne la BD « Momo » pour Casterman. J’ai reçu aussi deux commandes que j’ai accepté, la première concerne la réalisation aux côtés de Romain Barriaux d’une séquence d’animation figurant dans un long-métrage live français. La seconde est une commande de développement visuel pour un long-métrage d’animation américain. J’ai aussi accepté les rênes d’un long-métrage d’animation tiré d’un scénario que l’on m’a soumis et pour lequel j’ai eu un véritable coup de coeur. J’ai la chance d’avoir un emploi du temps plutôt chargé pour ces prochaines années et quand je peux partager certaines offres avec des amis, je le fais, car en équipe l’aventure est encore meilleure.
Étiquettes : Angoulême, Annecy, atelier de Sèvres, Audi Talent Award, BD, bibles graphiques, casterman, développement visuel, Disney, EMCA, film animation, Gobelins, le petit prince, le vagabond de Saint-marcel, long métrage, Lycée Technique des Arts et Métiers du Luxembourg, momo, The lighthouse Keeper, TVPaint Animation
[…] Ankama Editions; Rony Hotyn, invece, dopo essersi specializzato in cinema d’animazzione al Lycée Techinque des Arts et Métiers du Luxembourg; in computer grafica 3D all’EMCA di Angoulême e alla Ecole de l’image GIBELINS, ha […]