Nephyla

Publié le 13 novembre 2013 par dans Coups de Crayons | 2 740 views

Bonjour, je suis Nephyla, auteur et coloriste BD !
Il parait que je brandis mon  crayon en criant « Yaï Yaï Yaï » comme Xena,
mais c’est une légende urbaine…

Peux-tu nous raconter ton parcours et comment tu as fait tes débuts en tant qu’illustratrice ?

Je dessine depuis, je dirais, toujours. Après une courte première envie de me diriger vers le stylisme, j’ai finalement opté pour le dessin animé. Merci Miyazaki, Dragonball Z et Saint Seya !

J’ai fait plusieurs années d’études dans le domaine, DMA cinéma d’animation à Roubaix, les Gobelins. J’ai même travaillé en studio, mais il m’a fallu un certain temps pour réaliser que mon véritable terrain de prédilection était la bande dessinée.
Je ne me suis jamais sentie plus heureuse qu’en storyboardant une histoire ! J’ai un jour décidé de tout plaquer et de me lancer en freelance. J’ai publié mes premières planches dans Manga Kids avec Castel au scénario puis j’ai été contactée par Audrey Alwett pour participer à sa collection « Strawberry » chez soleil. J’ai emmené ma copine Rutile sous le bras et on a sorti deux tomes de Geek & Girly (titre arrêté avant la fin, à notre grand désespoir).

Nephyla-G&G01

Entre temps j’ai fait des illustrations pour quelques magazines, livres et surtout jeux de société chez Matagot Edition.

Et puis, par nécessité et parce que tous mes projets étaient refusés par des éditeurs, je me suis diversifiée en devenant coloriste. J’ai donc été au manette de la fin de la série « Mathilde » (par Jenny aux éditions Delcourt), d’un tome de « Lord of Burger » ( Barbucci/Arleston aux éditions Glénat) et du diptyque « Burlesque Girrrl » de François Amoretti (ed. Ankama).

Parallèlement j’ai toujours une activité très intense dans le domaine de l’auto-publication puisque ça fait 10 ans que je participe au fanzine « RAXXON » créé par Castel et que je me suis lancée depuis peu sur mes propres livres.

Quelles sont tes influences et tes artistes référents ?

C’est difficile à dire. J’ai été marquée par différents artistes dont on ne retrouve pas forcément nettement les influences dans mon travail. Je pense que ma première claque fut la lecture de Gunnm de Yukito Kishiro.
Ce premier amour a marqué en profondeur ma manière d’approcher la BD et la manière de conter des histoires : un univers sombre, sale et désespéré, un trait expressif et nerveux, des émotions et des atermoiements philosophiques sur fond de tatanes et de cervelles écrasées. Ça a été la première pierre !

L’encrage de Mignola reste une référence à mes yeux comme les couleurs à l’aquarelle de Marini ou Guarnido. Toujours d’un point de vue couleur, je me suis pas mal imprégnée du travail d’Aurore, que je suis depuis ses premières publications fanzines, et Barbara Canepa qui mêle de manière hyper habile le numérique et le traditionnel.

Wendling et Loisel m’ont donné le gout des formes et de la chair.
Les mangas de  Kaoru mori (Emma, Brides stories..) reste de grandes leçons de narration.

Outre tout ça je lis pas mal, essentiellement de la fantasy-genre que j’affectionne énormément (et qui comporte des œuvres frappantes comme « A song of Ice and fire »), je regarde beaucoup de séries en tout genre ( j’ai une grande affection pour les polards un peu vintage comme Hercule Poirot ou Maigret) et j’écoute énormément de musiques de styles variés qui nourrissent pour beaucoup mon imaginaire.

As-tu une technique de dessin particulière ? Quelle est ta méthode de travail ?

J’avoue toucher un peu à tout. Du moment que j’ai un crayon et du papier !  Par soucis d’efficacité, je colorise beaucoup sur Photoshop et j’encre de plus en plus en digital avec paint tool Saï. Mais ma table lumineuse est toujours vaillante et dès que je peux sortir mes pinceaux ou mes crayons de couleur, je m’exécute !

Nephyla-aquarelle

Je garde à l’esprit, néanmoins, de toujours expérimenter de nouvelles choses, de nouveaux rendus, de mêler les médias… Bref en un mot je pastouille !

À travers tes dessins y a t-il un message que tu veux faire passer ou un état d’esprit ?

Je n’ai pas la prétention de délivrer un message, je pense juste que ce que je dessine est une expression de moi, de ce que je pense, de ce que je crois, de ce que j’aime, de ce que je suis viscéralement.
Peu importe la forme finale que ça prendra : rondeurs érotiques, combats épiques, romances fleur-bleue, gunfights badass, humour débile… Je crois que quand on dessine, on dessine avant tout pour se satisfaire égoïstement en tant que public. Si ça parle aux autres, si ça les fait réagir, si ça anime leurs propres combats, c’est formidable ! Mais à la base, je crabouille modestement des choses qui gargouillent cachées au fond de mes tripes.

Nephyla-ICHOR

Peux-tu nous parler de tes projets actuels ou futurs ?

Dans l’immédiat je sors, en auto-édition, pour le festival Quai des bulles de St Malo, un premier one-shot sur l’univers personnel sur lequel je travaille depuis quelque temps et qui porte le doux nom de « Locura ». J’en assure le scénario, le dessin et la couleur.

Nephyla-Locura
Je figure dans l’artbook Tribute to World of Warcraft (Blizzard/ Udon Entertainment) disponible depuis octobre.
Je prépare les nouvelles sorties 2014 pour le collectif de Raxxon dont un artbook commémoratif pour nos 10 ans et le dernier tome du « Pion Noir ».

Nephyla-RAXXON02

Nephyla-RAXXON01
En tant que coloriste je vais amorcer le tome 2 de Rhapsody (Rutile/Kappou, éd. Soleil) dont j’avais déjà colorisé le premier tome. Je vais également effectuer les couleurs du second tome d’un autre titre, chez Glénat cette fois, mais j’attends une annonce officielle pour en dévoiler d’avantage…

Le jeu de société « Origins » (éd. Du matagot) dont j’ai réalisé l’intégralité des illustrations devait sortir en fin novembre.

J’illustre chaque mois «  La sale page de la Geekette », concoctée par Rutile, dans les pages du Lanfeust Mag.

Dans un plus long terme, j’ai un projet lointain de webcomic un peu barré et je développe parallèlement plusieurs projets de BD notamment avec mes comparses fidèles que sont Castel et Rutile.

N’hésitez pas à allez voir son blog, site et facebook.
Il y a encore de nombreuses illustrations à y découvrir !

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Une réponse à “Nephyla”

  1. Emcé dit :

    Nephyla est tellement douée pour donner vie à son trait et ses couleurs, elle sublime le genre du manga occidental. C’est sûrement mon plus gros coup de cœur d’adolescente et l’une des illustratrices dont le travail m’a donné envie de faire ce métier par sa magie. Merci Eyvie pour cette interview !

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